Aventures, puis Nouvelles Aventures, furent écrites par Ligeti entre 1962 et 1966, à un moment très précis où le compositeur participait au mouvement « Fluxus », et regardait du côté de John Cage. Sorte de proto-opéra, ou fantasme d’un proto-langage, d’une langue seulement construite de tous les échantillons des gestes musicaux possibles, ces pièces n’ont plus rien à nous dire aujourd’hui si on les prend du côté de l’histoire de l’art: sans lendemain et sans descendance, elles n’ont guère porté que des fruits secs. Elles rayonnent pourtant d’une savoureuse pertinence lorsqu’on leur imagine une noble paternité littéraire, celle de Beckett, Jarry, d’Artaud: paternité où se nouent, où s’affrontent, où sont mises en tension ‘cruauté’ et ‘drôlerie’ – le meilleur de la modernité, et d’une grande rareté en musique.
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