Après son passage chez Wayn Traub, chanteuse/comédienne Simonne Moesen reprend son propre travail artistique.
Dans Tanto Amore, elle conteste l’image de la femme dans les opéras de Puccini. Elle se glisse dans la peau de Butterfly, Mimi, Tosca, Turandot et Liù, et se jette avec passion dans leurs arias touchants. Dans ses commentaires légèrement humoristiques elle met en question les idéaux romantiques et le déroulement dramatique des récits, et suggère des scénarios alternatifs.
Lire plus Lire moinsSIMONNE MOESEN RACONTE…
J’avais envie de chanter de l’opéra. Depuis des années je m’étais entraînée dans ma salle de bain et voilà, je me suis jetée à l’eau avec les héroïnes de Puccini. Enfant déjà, ayant vu l’affiche de Madame Butterfly, j’étais intriguée par cette femme papillon si fine et délicate, exotique, féérique…
Aujourd’hui, c’est la réalité derrière cette image séduisante qui me titillait. J’ai passé au crible les livrets des opéras de Puccini et je me suis intéressée de près au sort de Butterfly, Mimi, Tosca, Liù, Turandot..
Pourquoi tous ces drames qui finissent par la mort d’une femme au nom de l’amour avaient-ils tant de succès? Pourquoi ce penchant pour la souffrance? Qu’en reste-t-il aujourd’hui? Je me suis ainsi posée des tas de questions et comme une détective je suis allée à la recherche des faits réels. Pourquoi? Parce qu’en chantant les airs émouvants des héroïnes, j’ai senti une étrange résonance, comme si toutes ces femmes vivaient quelque part enfouies en moi et qu’elles étaient contentes d’enfin pouvoir s’exprimer. Je me suis dit qu’il était temps de les laisser s’envoler, de guérir ces blessures ancestrales. Alors j’ai mis l’âme romantique à nu, juste pour voir, pour bien mettre les choses au clair.
conception, texte, traduction, jeu & chant | Simonne Moesen |
co-création, composition, arrangements & piano | Kaat De Windt |
musique originale | Giacomo Puccini |
coaching | Guy Dermul |
scénographie | Stef Depover |
collaboration artistique, direction d’acteur pour la version française | Alain Fourneau |
costumes | Vanessa Evrard |
technique | Rik Helsen & Lorelinde Hoet |
production | La Dea |
coproduction | WALPURGIS & Théâtre des Bernardines (Marseille) |
avec le soutien de | La communauté flamande & SACD |
merci à | Johan Bossers, Charo Calvo, Guy Dermul, Vanessa Evrard en Georges-Elie Octors & scotto musique |
Simonne Moesen
Kaat De Windt
Giacomo Puccini
Guy Dermul
Stef Depover
Alain Fourneau
Vanessa Evrard
Rik Helsen & Lorelinde Hoet
La Dea
WALPURGIS & Théâtre des Bernardines (Marseille)
La communauté flamande & SACD
Johan Bossers, Charo Calvo, Guy Dermul, Vanessa Evrard en Georges-Elie Octors & scotto musique
Commentaires
Simonne Moesen (….) nous sert un numéro à la fois irrésistible et intelligent, cocktail dont elle possède jalousement les ingrédients.
Christelle Prouvost, Le Soir
Interview avec Simonne Moesen – Musiq3, Le chat et l’art – Philippe Geluck – 01.03.2016
Les héroïnes de Puccini façon burlesque – La Provence -Jean Rémi Barland – 21.02.2016
La cantatrice et comédienne réussit une formidable synthèse entre la pédagogie et le jeu (…) le projet respire l’intelligence et l’humour. Car, oui, même si cela peut paraître décalé, on rit beaucoup (…). La mise en scène d’Alain Fourneau est un régal qui pousse Simonne Moesen vers le burlesque. Ainsi « Tanto amore », c’est Puccini du côté du cartoon, et dans l’esprit et dans la forme atypiquedu récital.
Toutes les héroïnes de Puccini sont-elles irrémédiablement condamnées à mourir d’amour ? – Destimed.fr – Michel EGEA – 20.02.2016
Simmone Moesen fait sourire, réfléchir et émeut. Son Vissi d’arte est électrisant. Certes la voix est particulière mais juste et elle n’hésite pas à monter haut dans la tessiture. Elle est superbement accompagnée par Kaat de Windt aux claviers et aux percussions et la mise en scène est intelligente.
Critique: Les héroïnes de Puccini donnent de la voix aux Bernardines – journalzibeline.fr – Marie Jo Dho – 27.11.2014
c’est avec un indéniable doigté que l’écueil du parodique–rigolo est contourné : le discours gentiment pédagoféministique – la mise à nu des éternelles (?) blessures infligées aux femmes ; la souffrance des dames comme plus-value esthétique – démonte avec humour certains rouages mais ne touche pas à ce qui constitue l’essence même du lyrisme ; le corps frêle mais plein de vigueur de l’actrice glisse sur la scène, s’y abat ( elle meurt souvent ) et repart à l’attaque de ces grands rôles sans en éroder la force émotionnelle…
Tics romantiques aux Bernardines – La Marseillaise – Antoine Pateffoz – 17.11.2014
L’actrice possède un réel talent comique, notamment quand elle joue, surjoue en fait, ces morts brutales d’héroïnes qu’affectionne Puccini (les morts, pas les héroïnes…).
Tanto Amore avec les héroïnes de Puccini – La Provence – G.G – 14.11.2014
Sur scène, ces airs émouvants, séduisants, où la chanteuse partage l’émotion, la souffrance de ces personnages, alternent avec les explications bien senties de la soliste. « C’est ludique, je n’ai pas envie de paler de ces choses sérieses sérieusement », commente-t-elle. Simonne Moesen laissent ainsi les héroïnes s’exprimer à travers elle, une drôle d’idée.
Marc van der Heijde, ‘A propos de femmes fortes et de choses éphémères’. Tanto amore le long de la promenade opératique à Rotterdam, 25 mai 2014
(…) Simonne Moesen est conteuse, actrice et chanteuse. Avec sa silhouette frêle, elle parvient à dominer toute la scène du Ro Theater. Moesen commence par raconter l’histoire de Butterfly, mais très vite, elle entre avec subtilité dans la peau du personnage. Quelle n’est pas notre surprise lorsque cette femme se met à chanter Un bel dì. La voix est à l’image du corps de l’interprète : nettement caractérisée, mais chaleureuse et envoûtante. Pas une voix d’opéra classique, ce qui convient très bien dans le contexte de ce spectacle. Soudain, on se retrouve dans l’introduction d’opéra la plus convaincante qui soit. S’il est vrai que les motivations et passions de Butterfly, Mimì et Tosca sont accentuées et mises en exergue, Moesen les interprète de façon si attachante qu’on se laisse entraîner avec docilité et en toute conviction.
Un bref survol de moments d’agonie, désopilants mais pas à outrance, souligne le penchant de Puccini pour une mort brutale sur scène. On rit certes de bon cœur, mais cela n’enlève rien au drame ni à l’émotion. Quand elle met pour la troisième fois une autre paire de chaussures et clôture ainsi Tosca en chantant Vissi d’arte, j’ai la chair de poule et je sens mon cœur fondre pour la énième Belge de ce festival.
Livre d’or
« Deux femmes fortes qui abordent Puccini de façon originale. De belles improvisations au piano, de fortes performances d’acteur. »
“Une perle!”
“Un récit concertant tendre, beau et drôle.”